Poursuite de Maprimrenov’ | Les industriels et les distributeurs des produits et matériaux de construction plaident pour un assainissement rapide du dispositif
L’annonce de la suspension de MaPrimeRénov’ par les ministres de l’Économie et du Logement constitue un signal d’alarme majeur pour l’ensemble de la filière de la rénovation énergétique. Justifiée par les dérives actuelles – allongement des délais d’instruction des dossiers, augmentation de la fraude – cette décision, qui résulte d’un manque d’anticipation, frappe une filière déjà fragilisée par l’instabilité récurrente du dispositif.
La Fédération des Distributeurs de Matériaux de Construction (FDMC) et l’Association des Industries de Matériaux et Composants de Construction (AIMCC) alertent sur les conséquences dramatiques de la poursuite du « stop and go » : rupture de la dynamique engagée, déstabilisation des entreprises vertueuses et compromission des objectifs de décarbonation du bâtiment inscrits dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone.
MaPrimeRénov’ connaît en effet une réelle montée en puissance depuis la fin de 2024. L’évolution du dispositif vers le financement de rénovations globales, en complément des rénovations par geste, représente une avancée stratégique pour la décarbonation du parc bâti. Les premiers résultats de 2025, malgré les dérives constatées, témoignent de l’engagement des ménages et des prémices prometteuses de structuration de la filière.
C’est pourquoi La FDMC et l’AIMCC, tout en prenant acte de la fermeture temporaire du dispositif, demandent des décisions rapides pour l’éradication de ses dérives actuelles et pour sa réouverture d’ici la fin septembre 2025, de manière à ce que son objectif annuel soit atteint et que son budget de 3,6 Mds€ pour l’ensemble de l’année soit effectivement utilisé.
La FDMC et l’AIMCC sont également prêtes à présenter des propositions concrètes et opérationnelles pour sécuriser MaPrimeRénov’, lutter efficacement contre les fraudes tout en préservant la montée en puissance nécessaire de la rénovation énergétique.
La sécurisation du dispositif passe notamment par un renforcement de la gouvernance administrative du dispositif, associant systématiquement les représentants de la filière aux processus décisionnels, le traitement des fraudes par catégorie et le renforcement des contrôles techniques.
Enfin la montée en puissance de MaPrimeRénov’ demande une stabilité des règles d’attribution des aides : la FDMC et l’AIMCC formulent le voeu que le dispositif remis en place d’ici à septembre voie ses modalités confirmées sur ses différents parcours : rénovation par geste, rénovation d’ampleur et rénovation en copropriété.
La FDMC et l’AIMCC restent à la disposition des ministères du Logement et de l’Economie pour affiner les modalités opérationnelles d’une meilleure gestion du dispositif.